17 juin 1918

En mission en Italie, des agents de la BMS enquêtèrent dans Trieste sur l’utilisation d’une arme secrète par les services secrets du Colonel Von Bock. Ce dernier comptait lancer une gigantesque créature sortie des fonds sous-marins contre un navire cuirassé de la flotte italienne pour le couler et remonter ainsi le moral des forces autrichiennes bien chancelant après la perte du cuirassé « Sven Iztvan ».

Ils déduisirent que ce monstre marin allait être réveillé en méditerranée centrale par une action entreprise par un U-Boot spécial, puis dirigé vers le port de Brindisi attiré par des « appâts » lancés par avion de manière régulière sur sa route. Ils réussirent à se procurer les horaires et positions de ces largages.

Deux agents de la BMS, le LV Plavier (agent n°79) et le Capitaine Lebrun (agent n°81) tentèrent d’intercepter les avions germano-autrichiens au cours de leurs multiples lâchers d’appâts. Ils utilisèrent chacun un hydravion de chasse Macchi M5 prêté par la marine italienne.

Nos deux aviateurs manquèrent leur premier rendez-vous faute d’avoir pu trouver du carburant à temps. A huit heures du matin, un chalutier armé faisant une patrouille sur le barrage d’Otrante (entre l’Italie et l’Albanie) est englouti par on ne sait quoi. Le deuxième largage prévu plus au nord vers 12 h n’a pas pu être intercepté à cause d’une erreur de navigation. Ils ne trouvent pas non plus les avions du 3eme largage vers 14 heures... Ils les croisent finalement sur leur chemin du retour, largage effectué. Un bombardier bimoteur Gotha escorté de 3 Phonix D I (chasseurs terrestre de la marine autrichienne) composent ce groupe. Plavier et Lebrun descendent chacun un des chasseurs, puis Plavier détruit les moteurs du bombardier qui doit amerrir. Lebrun se pose sur l’eau et ramène avec lui le seul survivant de l’équipage, tandis que Plavier fait de même avec un des pilotes de l’escorte. Mais son Macchi a trop pris d’eau dans la coque et il ne peut redécoller, il est condamner à attendre l’arrivée d’un MAS qui le remorque à Brindisi. Pendant ce temps, Lebrun procédait à l’interrogatoire de l’aviateur allemand qui ne put pas le renseigner sur l’appât lancé (« Un gros sac de toile ») ni sur la nature de la mission. Cet interrogatoire leur fit manquer le 4eme largage (qui aurait dû être escortée par les chasseurs de l’as Gottfried Banfield) et il ne restait plus qu’à intercepter le dernier largage sur le port de Brindisi, vers 21 h. Toute la base est en état d’alerte, Plavier et Lebrun patrouillent au dessus de la rade sur leurs Macchi M5. Des avions sont aperçus venant du nord et nos deux aviateurs se précipitent... Ils découvrent un bombardier Handley Page escorté de trois Sopwith Camel ! Que viennent faire des avions anglais ici ? Plavier et Lebrun les escortent et se rendent compte qu’ils se dirigent vers le port. Puis Lebrun remarque que l’un des membres l’équipage du bombardier porte l’uniforme de l’escadrille spéciale du Colonel Von Bock. Ce sont donc des allemands qui utilisent des avions anglais capturés ! Les deux aviateurs français décident de passer à l’attaque au moment où la DCA italienne du port ouvre le feu et tire dans le tas. Malgré l’escorte, ils parviennent à descendre le bombardier avant que celui-ci ne survole le port. Il s’écrase sur les collines avoisinantes et sera retrouvé une curieuse poudre jaunâtre dans l’épave. Quant aux chasseurs Camel de l’escorte, l’un d’eux se fait volatiliser par un obus de DCA et les deux survivants fuient vers la côte dalmate. Plavier et Lebrun amerrissent avec leurs Macchi criblés de balles et sont fêtés en héros par les marins italiens. Une victoire fut homologuée à Lebrun et trois à Plavier et les deux pilotes reçurent la médaille de la valeur militaire italienne. On ne vît jamais la créature sortie des profondeurs et c’est peut-être mieux ainsi...