François Coty

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(1874-1934)
Né Joseph Spoturno à Ajaccio, le jeune homme quitte l’école bien vite mais se découvre un véritable talent de "nez" pour la parfumerie chez un ami pharmacien à Paris. Il se lance alors dans le métier vers 1900 ; il doublera bien vite son talent de parfumeur par celui d’un hommes d’affaires visionnaire. Alors que le monde de la parfumerie était à l’époque très artisanal et réservé à une élite, il sera le premier à créer une chaine de magasins pour commercialiser ses produits. D’autre part, il démocratisera le parfum en vendant des produits bons marchés dans des flacons luxueux, comprenant l’importance du packaging. Le succès commercial est immense et à la veille de la première guerre mondiale, François Coty est une des plus grandes fortunes de France, vendant dans le monde entier. Dans les années 1920 il se pique de politique et milite contre le communisme, en finançant tous les partis d’extrême droite, et rachetant "Le Figaro", un journal devenu une feuille mondaine qu’il transforme en quotidien plus politique. Grand collectionneur et généreux mécène, on lui doit notamment le financement de la traversée de l’Atlantique par Dieudonné Costes et Maurice Bellonte en 1930 (le Breguet 19 aurait été nommé "Point d’interrogation" car Coty souhaitait rester anonyme en cas d’échec du raid...) Il est élu maire d’Ajaccio en 1931, et, admirateur de Mussolini, se rêve en Duce français en fondant son propre parti politique, "solidarité française", dont la propagande est assurée par son journal bon marché "L’ami du peuple" qu’il lança en 1928. Les royalistes de l’action française ricanent de cet apprenti dictateur posant en uniforme dans son journal et le traitent avec mépris ("Un crétin juché sur un tas d’or", écrira Lucien Daudet). Ruiné par ses dépenses en politique et le divorce de sa femme, il meurt en 1934.

Les agents de la BMS croisèrent cette personnalité étrange en 1928 lors de l’affaire des enchères à Drouot, où François Coty, également amateur d’occultisme, tenta d’acquérir le sulfureux ouvrage "Horresco Referens".

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