Un homme aux assises

Rapport de mission n° 141
Date de la mission: Mars 1939
Agents :

Mars 1939. La brigade mobile spéciale mène une contre-enquête sur un homme travaillant dans une entreprise de pompes funèbres et accusé du meurtre particulièrement atroce de son employeur. L’accusé n’a pas grand-chose pour se défendre, toutefois un jeune avocat, Maître Jacques Isorni, croit en son innocence et va se battre pour l’innocenter. Il sera aidé dans sa tâche par les agents de la BMS qui analyse les faits quelque peu différemment de l’enquête officielle...

20 mars 1939. Cinq inspecteurs, qui auraient dû avoir mieux à faire (Pénélope Solette, Annie Durand, Henri Foccard, Germain Lanquetot et André Windemuth) sont envoyés pour une « simple vérification » dans une sinistra affaire de droit commun survenue dans la ville de Pantin. Jacques Ledru, entrepreneur de pompes funèbres, a été tué sur son lieu de travail par une injection massive de liquide d’embaumement (alors qu’il était encore vivant...). Tout semble accuser son jeune assistant, Jules Thévenot, un mauvais garçon ancien repris de justice, qui est sous les verrous en attendant le procès qui s’annonce expéditif. Son avocat, Maître Jacques Isorni, aura bien du mal à plaider son innocence, tant les apparences semblent se dresser contre son client : Ledru devait en effet plus de 2000 Francs d’arriérés de salaire à Thévenot.

Toutefois la situation, pour l’œil aguerri de la BMS, n’est pas si simple. En effet, certains éléments de la scène de crime ne collent pas : rien n’a été volé dans la caisse, Thévenot devait savoir qu’il serait le premier sur la liste des présumés coupables, et un échantillon de sang prélevé sur la scène du crime, devant appartenir à l’agresseur, est pour le moins troublant. Il se révèle en effet être du même groupe sanguin que Thévenot mais présente une particularité, la présence de bilirubine. De plus, la seule chose qui semble avoir été dérobé est une bonbonne de liquide de d’embaumement. Autre détail troublant, les archives de la BMS démontrent qu’en 1928 une enquête avait été menée par le service dans le milieu des pompes funèbres de Pantin, à la suite d’une découverte d’un pentacle sanglant dans un terrain vague à Montreuil. Mais l’affaire avait été classée faute d’indices.

Les cinq inspecteurs de la BMS comprennent vite que quelque chose ne tourne pas rond et retroussent leurs manches, soupçonnant la présence de Goules. Ils décident d’aller exhumer le cadavre de la victime. Contre toute attente, l’inspection de la sépulture de Ledru contient bien... le cadavre de Ledru ! La victime a été attachée sur la table d’embaumement, puis embaumée vivante par l’injection de liquide. Mais la technique d’embaumement effectué sur Ledru relève - au mieux - de l’amateurisme. La piste Thévenot apparaît donc de plus en plus irréaliste. C’est un autre relevé scientifique qui relance l’enquête : sur le verre brisé d’un carreau, la BMS recueille des poils longs et brun verdâtre, dont l’analyse révèle que l’individu dispose d’un métabolisme déficitaire en protéines et qu’il porte un nombre conséquent de moisissures de cadavres. L’histoire de la BMS est-elle condamnée à bégayer ses innombrables rencontres avec les Goules parisiennes ?

Les agents mènent leur enquête parmi les relations de Thevenot et vont trouver son unique ami dans un bar mal famé de Pantin. Ce dernier leur indique que si Thévenot détestait son employeur, il n’aurait pas été capable de le tuer. Il projetait d’ailleurs de faire chanter son employeur car il aurait surpris une conversation au téléphone de son employeur avec un type qui se faisait surnommer Rutilius, qui lui demandait d’utiliser dans les corps un liquide d’embaumement de sa composition - en tout cas un truc de pas légal. Les agents recoupent alors cette histoire avec un nouvel interrogatoire de Thévenot, qu’ils vont voir en prison et dont ils parviennent à gagner la confiance. Les agents comprennent alors qu’il se pourrait que ce Rutilius essaie d’empoisonner des cadavres sans doute à l’attention des Goules parisiennes. Les conséquences pourraient être cataclysmiques : les Goules parisiennes vivent dans une espèce de concorde pacifique avec les vivants - mais si les cadavres dont elles se délectent deviennent impropres à leur consommation, elles pourraient très bien envisager de produire les cadavres dont elles ont besoin !

En rentrant à la BMS, un mot rédigé par une main maladroite invite les agents à un rendez-vous nocturne dans la casse de voiture de Pantin, où le mystérieux correspondant leur promet des révélations. Les agents s’y rendent lourdement armés mais assez peu rassurés : leur interlocuteur se révèle être une goule qui les attend avec une dizaine de ses congénères ! Une goule qui se fait appeler Magellan semble être le chef de la meute, à l’autorité contestée par une autre nommée Khan qui a fortement envie de croquer les agents. Mais Magellan parvient à le faire taire, et à parler aux inspecteurs de la BMS. Ce qu’il dit aux agents n’est qu’un flot de grognements tournant autour de « arrêtez les coupables ou nous vous tuons tous ! ». Mais une grenade est lancée d’on ne sait où pendant l’échange et sème le carnage. Les agents battent en retraite avec plusieurs blessures et rentrent à la brigade très choqués.

Autant dire que, lorsque qu’ils reçoivent dans la boîte aux lettres de la BMS un nouveau message, signé "Khan", les invitant à une nouvelle ronde de négociation dans un entrepôt à minuit, ils préfèrent le faire attendre et venir en pleine journée - grâce à la bonne vieille technique du « message ficelé sur un caillou lancé très fort ». Bien leur en prend : Khan a été massacré, par une créature ailée, un Byakhee, qui était encore en embuscade lorsque les agents de la BMS arrivent. Après avoir abattu la chose au MAS 38 et à la Winchester en plein Montreuil, ils trouvent dans la main crispée du cadavre de la goule un message que les goules ont dérobé dans la morgue de Lebru. Ce message est la preuve que Ledru devait faire partie d’une sorte de secte satanique qui projetait d’empoisonner les goules (en empoisonnant leur nourriture, les cadavres) pour une raison inconnue, sans doute pour prendre possession de leurs galeries souterraines. Le quartier général de cette secte se trouverait dans un théâtre désaffecté.

Les agents de la BMS, après avoir examiné tous les lieux possibles dans Pantin et Montreuil, finissent par trouver le lieu. Trois cultistes s’y trouvent effectivement et ils ont avec eux deux Byakhee qu’ils contrôlent... L’assaut mené par les agents de la BMS est particulièrement sanglant avec de nombreux coups de feu et de griffes échangés.

Lanquetot lance alors l’opération « Trois cafés l’addition » sur le théâtre : Foccard, Solette et lui s’en prennent à deux Byakhees [dont l’un essuie par miracle plusieurs rafales de MAT 38] alors que Durand et Solette se font sécher par le grand prêtre (qui pratique apparemment plus le P38 que le poignard sacrificiel). Une orgie de balles plus tard, le théâtre est sécurisé, les créatures et leurs maîtres criblés de plomb. Mais l’agent Windemuth, après un combat au corps à corps contre un Byakhee, est dans le coma. Tous les autres agents sont également sérieusement blessés, à l’exception de Foccard. Plusieurs ambulances doivent être dépêchées sur les lieux... Une fosse sous le bâtiment révèlera des centaines d’ossements humains (dont des enfants). Un culte cthuloïde a bien été anéanti par les courageux agents de la BMS, bien qu’on ne puisse dire s’il reste encore de ses membres dans la nature...

Conduit à l’hôpital, Windemuth se relèvera étonnamment tôt. Faut-il y voir une influence positive du régime alimentaire de Lanquetot ?

Ce scénario est l’adaptation de "Dark Rivals" paru dans le recueil de scénarios "Dead reckonings" de J. Todd Kingrea, Kevin Ross, John Snyder et Richard Watts (Chaosium, 1998)

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