Someone to watch over me

Rapport de mission n° 136
Date de la mission: Septembre 1938
Agents :

Deux voyous parisiens, des petites frappes, sont retrouvés sauvagement assassinés. L’enquête démontrera vite qu’ils avaient importuné une jeune étudiante, dont d’ailleurs tous ceux qui lui causent des problèmes ont de sérieux ennuis...

Jeudi 1er Septembre 1938

L’attention de la BMS est attirée sur le cas d’un double meurtre qui a eu lieu vers 4h du matin, rue Cardinet. Deux petites frappes qui trempent dans les milieux interlopes du nord de Paris - Guizeppe Ranza et Robert Legagneux - ont été refroidis de manière assez peu conventionnelle. Ranza a été proprement égorgé et saigné ; Legagneux a été mutilé, écorché vif au niveau du visage, il a eu la cage thoracique enfoncé et a souffert de multiples lacérations avant d’être empalé encore vivant sur une grille à plusieurs mètres de hauteur.

L’expertise légale du Dr Sabiani confirme le rapport de police et le précise de nombreux détails sanglants. De plus, il indique que les lacérations semblent avoir été portées par des griffes d’un droitier qui auraient perdu l’annulaire droit. Le patient interrogatoire des riverains permet d’établir qu’un troisième homme aurait été présent et aurait pris la fuite...

L’enquête de terrain permet rapidement d’établir que Legagneux avait ses habitudes dans un bar de complaisance, Chez Firmin, rue Lamarck - un taudis à filles perdues tenu par un mac de bas étage, Bojakowski dit L’édredon. Au commissariat du XVIIème, l’inspecteur Lablache indique que Legagneux passe pour être un sous-maquereau d’envergure négligeable. Une main-courante a toutefois été déposé contre lui. Enregistrée par le brigadier Dutour la veille, une étudiante du foyer des Batignolles aurait été importunée par Legagneux la veille, jusqu’à ce qu’un ouvrier, Marius Breton, s’interpose avec virilité.
Si la visite de l’appartement de Legagneux n’apporte rien de concluant (quelques armes blanches et un revolver), celle effectuée chez les Bretons s’avèrent plus fructueuses. Ils auraient reçu le jour même dix Louis d’or datant du règne de Louis XV qu’ils ont immédiatement déposé sur leur compte épargne. Cet élément permet de remonter à un meurtre réalisé selon le même modus operandi en 1931 d’après les archives de la BMS : le 16 novembre 1931, Rufus Anselme a été massacré dans sa cellule par un humanoïde possédant des griffes acérées - mais seulement trois à la main droite ! Anselme a été tué alors qu’il purgeait une peine maximale pour le meurtre d’une certaine Andrée Vermonnet. L’inspecteur Lafond, qui était en charge du dossier à l’époque, a classé l’affaire sans suites.
L’enquête pleine de gouaille permet de remettre enfin la main sur le seul témoin visuel du décès de Legagneux et de Ranza : il s’agit de Jacques Ullmann, qui paraît être particulièrement secoué par ce qu’il a vu. Et pour cause : selon lui, un type ordinaire « aux yeux rouges et flamboyants » s’est mis en travers de leur chemin - alors que Legagneux était déjà énervé de s’être fait souffleté par un cave. Le type s’en serait pris à Legagneux, sans paraître incommodé par un coup de surin de Ranza dans le dos. L’acharnement sauvage du type a vraiment secoué Ullmann, qui vit depuis dans un état de terreur continue.

A Laon, Alain Bardant remonte la piste Vermonnet, où d’autres carnages paraissent avoir eu lieu selon une méthode similaire à celle qui a mis un terme à l’existence terne d’Anselme et de Legagneux, en particulier, en ce qui concerne un notaire, Henri François, a été massacré le 9 mai 1936. Là, l’inspecteur Bardant apprend que Jeanne Ferret a été élevée par sa tante, Andrée Vermonnet. La sœur de cette dernière, Juliette Vermonnet, avait épousé Pierre-Henri Ferret : Jeanne est née de cette union l’année de la mort de son père, mort au champ d’honneur en 1918. Andrée a élevé sa nièce, Juliette étant morte peu après son mari. Tout dérape lorsqu’Andrée décède accidentellement pendant que Rufus Anselme cambriole le manoir des Ferret : Jeanne est dépossédée de son héritage par un notaire véreux - qui paiera de sa vie cette forfaiture inique.

Vendredi 2 Septembre 1938

En remontant l’arbre généalogique des Ferret, la BMS retrace l’histoire d’une famille martiale typique de la France du XIXème siècle. De plus, les Ferret ont obtenu les terres et le manoir de Laon par le mariage d’Edgar Ferret avec Pierrette de Nouvel vers 1850. L’ascendance de Pierrette de Nouvel est une prestigieuse lignée d’officiers supérieurs de la République, de l’Empire et, au-delà, probablement de l’Ancien Régime. La BMS arrêtera ses poussiéreuses recherches au Château de Vincennes en découvrant le capitaine Georges-Marie de Nouvel, né en 1771 et présumé décédé en 1814 en Carinthie, dans les Provinces Illyriennes. Selon son dossier médical, son annulaire droit a été sectionné pendant les Campagnes d’Italie où il s’est distingué...

La BMS se rend alors immédiatement sur les terres des Nouvel et retrouve un ancien cimetière aujourd’hui inusité, où est situé le caveau familial des Nouvel. Une odieuse crypte est découverte, alors que les éléments semblent se déchaîner contre les agents de la BMS, dont l’inexpérience fait peine à voir. Les survivants auront des termes confus pour raconter ce qu’il s’est passé. Il semble que les agents ont voulu faire flamber la crypte et l’ont inondé d’essence. Puis ils ont réalisé que le vampire devait être enterré plus profond. Ils sont alors descendus dans la crypte inondée d’essence... et ouvert une pierre tombale, révélant un souterrain dans lequel s’engouffrent Monfils et Bickert. Au fond de celui-ci, le vampire ! Mais celui-ci se défend en animant des squelettes dans le cimetière qui descendent dans la crypte, prenant les agents à revers. Un agent tire au fusil de chasse... et les plombs font une étincelle en touchant un des murs de la crypte. L’essence s’enflamme et toute l’équipe de la BMS se retrouve dans une fâcheuse posture, la sortie bloquée par des squelettes animés ! Annie Durand comprend que les armes contondantes sont plus efficaces contre eux, et, jouant le tout pour le tour, délaisse le tir au pistolet pour les violents coups d’épaule, grâce auxquels elle parvient à détruire deux de ces créatures et à ouvrir un chemin de sortie. Seulement trois agents sur 5 parviennent à sortir de la crypte en flammes, tous victimes de brûlures - les agents Bickert et Bardant périssant dans les flammes.

Outre le courage évident de Thibaut Monfils qui n’a pas hésité à aller empaler le vampire au fond du souterrain et à braver les flammes, le seul point qui soit certain, c’est que le vampire qui était Georges-Marie de Nouvel, capitaine de l’Empereur et soldat de la Révolution, a finalement péri dans une conflagration de flammes incandescentes. Les deux agents de la BMS décédés ont péri par la conjonction des coups des squelettes qui défendaient leur maître, des flammes qu’ils avaient eux-mêmes créées et de l’asphyxie dans l’espace confiné et embrasé de la crypte.

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