Le dernier métro

Rapport de mission n° 135
Date de la mission: Juillet 1938
Agents :

Cette enquête débute par une simple vérification d’une affaire révélée par la presse à sensation : A Paris, un éboueur se serait volatilisé sous les yeux de son collègue de travail, pendant la nuit, durant la collecte des poubelles ! Les quatre agents envoyés par le commissaire principal Laspalès sur cette enquête-poubelle en reviendront passablement ébranlés, affirmant avoir sauvés la capitale voire la France entière. Laspalès accueillera leur récit avec scepticisme, voici néanmoins le rapport de leur incroyable journée décrite dans le rapport de l’inspecteur Morvan.

Rapport d’enquête de l’inspecteur Gérard Morvan, agent 160 de la BMS, commandité par le Commissaire Principal Laspalés.

Déroulement :

Le mardi 5 Juillet 1938, dans le journal des concierges, « Détective », un entrefilet relate la disparition d’un boueux, dans le XIIIème arrondissement de Paris, disparition signalé par son collègue, nord africain, Jamel El Housni. Cette disparition, relatée par les quelques lignes publiées à la va-vite, serait des plus mystérieuse puisque l’homme se serait volatilisé sous la yeux de son partenaire. Il nous semble parfaitement évident que cette histoire est une nouvelle sornette afin de délecter les ménagères en manque de sensation et pour leur faire travailler l’imagination. De plus, à la radio le nouveau chef d’œuvre de Charles Trenet, « Boum » est diffusé et c’est dans cette ambiance bon enfant que le Commissaire nous demande d’aller enquêter sur cette affaire.

Dans un premier temps, je décide de me rendre aux fichiers de l’identité judiciaire de Paris afin de savoir si cet El Housni ne serait pas fiché dans une quelconque affaire et à part une histoire d’un homme ayant vaguement un nom similaire et très vieux, je ne trouve rien.

Les inspecteurs de Laffère, Pierremont et Jousse quant à eux, se rendent sur le lieu de travail de ces boueux. Ils obtiennent l’adresse du boueux disparu (Marcel Leboeuf), du témoin et du chauffeur du camion benne (Gérard Gauthier).

Jamel El Housni est né en 1910, employé depuis 5 ans à la mairie de Paris, habite la Seine St Denis, marié et père de 3 enfants. Ils apprennent également que le commissaire de la police judiciaire, Darrielle, est déjà passer poser des questions la veille.

Nous nous rendons chez Gérard Gauthier dans un premier temps. C’est un homme habitant prés de St Gervais, âgé entre 55-60 ans, lisant l’humanité, mais ayant très certainement un certain penchant pour l’alcool. Il nous raconte n’avoir rien vu, mais peut nous dire que cela s’est passé au 20 rue du Banquier, vers 2h du matin. Il n’apprécie guère El Housni et nous dit que ce pauvre homme raconte avoir vu des flammes lors de la disparition Leboeuf. De plus, ce dernier serait un cas problématique, toujours en retard, buvant plus que de raison. C’est Hubert Dupont, programmateur, responsable du planning et représentant CGT, qui avait décidé de faire travailler ces trois là ensemble.

D’un seul homme, nous nous dirigeons chez Jamel. Sa femme, un bébé dans les bras, nous ouvre la porte et à notre vue, le pauvre bougre se referme sur lui-même, semblant apeuré par notre présence. Il porte au visage un hématome qui semble être récent. Il faut bien reconnaître que la manière dont l’inspecteur Jousse s’adressait à lui, n’était pas la meilleure manière de lui mettre en confiance, agressif et menaçant. De plus, nous comprîmes très vite que cet hématome avait été le résultat d’un interrogatoire quelque peu violent ayant lieu la veille dans les locaux de la police judiciaire. C’est alors que je m’interposais entre les deux hommes et demandais à l’inspecteur de sortir de l’appartement. Il était évident à mes yeux que Jamel nous cachait la vérité par peur de ses dires, puisqu’il ne fit jamais mention des flammes, nous répétant que ce qu’il a déclaré à la police la veille était une invention de sa part, prétextant même avoir bu, pour un musulman cela ne fit confirmer que mes soupçons. Je lui parlais tranquillement, tantôt en français, tantôt en arabe et lui fit part du fait que moi aussi, au Maroc, j’avais vu des flammes et que je voulais confronter nos deux expériences. Plus calme, peut être plus en confiance, il nous raconta qu’il se trouvait de l’autre côté de la rue, quand Leboeuf se dirigeait vers la poubelle du 20 de la rue du Banquier et qu’à ce moment précis, des lignes sur le sol sont apparues, comme des filets d’or. Puis, dans un nuage de fumée, Leboeuf disparu. Nous le remercions pour son aide.

Nous allons alors enquêter dans l’appartement du disparu, véritable trou à rat, excessivement sale, une quantité incroyable de bouteilles jonchées le sol. Au cours de l’enquête de voisinage, une dame nous dit qu’il a été marié, mais sa femme a obtenu le divorce car il la battait, ayant l’alcool mauvais.

C’est alors, qu’après le déjeuner, notre groupe se mit en route vers le 20 rue du Banquier, lieu de la disparition. C’est un immeuble d’un étage, d’aspect ancien et renfermant 4 appartements dont les locataires se nomment Mme veuve Pichard, M et Mme Lafaille, Mr et Mme Lablache et M Camus.

Pour l’inspecteur-chef de Laffère et pour l’inspecteur Jousse, sachant que Leboeuf s’était blessé au 16 de la rue du Banquier dans une poubelle, son sang a pu rentrer en contact avec un objet et le téléporter dans une autre dimension. Ils souhaitent donc interroger les locataires sur le contenu de leurs poubelles deux jours auparavant pour vérifier s’il y avait éventuellement un déchet coupant.

Nos discussions avec les personnes vivant au rez-de-chaussée n’apportèrent que peu d’éléments, si ce n’est une histoire d’os de gigot d’agneau venant de la boucherie Sansos. En revanche l’étage fut plus intéressant et surtout plus atypique. En effet, nous fîmes la connaissance de M. Camus, artiste peintre de son état et très certainement pas dans son état normal. Son discours était des plus incohérent, ayant du mal à se concentrer sur nos questions. Il nous parle souvent des couleurs, ses peintures représentent des natures mortes, des portraits, des bouteilles en verre ou montres fondantes. Mes collègues décident de l’arrêter et suite à une petite fouille nous trouvons de la cocaïne, qu’il s’est procuré auprès de Felix, un serveur d’une brasserie Place d’Italie.

La rencontre avec la veuve Pichard est plus formelle, veuve d’un militaire, très regardante sur la propreté, l’ordre, elle aime bien à surveiller son voisinage. Cependant, elle n’a rien vu d’inhabituel. Elle nous parle également du fait que le mou pour son chat n’est pas très bon et provient de la boucherie Sansos.

Par pure conscience professionnelle, nous rendons une visite à la boucherie Sansos. Le patron, gras double, moustache à la Hitler semble ne rien avoir à se reprocher et nous permet de mener notre petite fouille réglementaire, sans que quoique se soit ne soit mis en évidence.
Nous menons M. Camus à la brasserie afin d’arrêter son fournisseur, puis déposons chez Sabiani le sachet de cocaïne qui se révèle être de la cocaïne de très bonne qualité.

Notre rencontre avec Herbert Dupont, le chef de service des ordures ménagères, ne donne pas plus de résultat.

Mes 3 collègues passèrent la nuit dans les locaux de la BMS, après avoir rapporté les tableaux de M Camus avec eux, afin de les regarder toute la nuit. Cette activité n’étant pas à mon goût, je passais la nuit à observer le 20 rue du Banquier. Mais dans les deux cas, rien ne se produisit.

Le lendemain, nous nous rendons au bureau du journal « Détective » où ils nous disent avoir un informateur (dont on nous donne le nom) dans le commissariat du XIIIème. De ce fait, nous nous rendons là-bas pour y rencontrer le commissaire Darielle, en chemisette, buvant son thé, présentant toujours un nez plus gros que la normale, sous lequel une grosse moustache se trouve. Notre échange fut cordiale mais remplie de sous-entendu l’un envers l’autre. Je pense que cet agent n’apprécie pas mon engagement avec les communistes espagnols.

Si le lieu n’était pas la cause de la disparition, peut être que l’histoire de l’immeuble nous en apprendra plus. Le propriétaire est le Marquis Horace de Keronzac et son administrateur de bien est un certain M. Robichon que nous allons interroger. A ce moment là, l’inspecteur chef de Laffère se souvient que dans cet immeuble il y a des caves. Nous allons visiter les lieux avec M. Robichon qui rajoute qu’il y a aussi un grenier, grenier qui s’avéra inintéressant. Alors qu’au sous-sol, la visite des 4 caves des locataires ne donna rien, le local à charbon, après maintes recherches, nous permis de trouver un mur « creux » que l’on abattit pour découvrir une pièce, se situant juste au dessous du lieu de disparition de Leboeuf, dans laquelle se trouve une sorte d’œuf de pierre, cassé. Nous trouvons également les restes d’une table et sur le sol, une étoile à 6 branches est dessinée. Nous fouillons cette pièce et découvrons une pierre sur laquelle est noté « ZOTHICUS ». L’inspecteur chef de Laffère se souvient avoir lu dans les dossiers de la BMS quelque chose à ce sujet. En effet, il se souvient qu’il est question d’œuf de pouvoir pour aller dans le Zothique et que Laspalès a déjà eu à faire avec cet endroit.

Dans un premier temps, nous nous rendons au cadastre, malgré l’heure tardive. Le Marquis est bien le propriétaire de cet immeuble, le tenant de son arrière grand père qui lui-même le détient de son arrière grand-père etc...pour remonter jusqu’en 1716 où un certain Maximilien Lagasse a été arrêté pour sorcellerie. Notre réaction est de nous dire que la famille du rez-de-chaussée, les Lagache lui sont liés et auraient changé leur nom. Pour cela, il nous faudrait aller voir au conseil d’état mais qui n’ouvrira que le lendemain.

Ayant la nuit devant nous, nous nous plongeons dans le dossier 63 de la BMS (la Momie de Bobigny). Au cours de cette enquête, les agents de la BMS ont rapporté deux œufs de pouvoir, trois sabres, deux coutelas, une loupe traductrice ne fonctionnant plus, un parchemin et une péniche qu’utilisait un occultiste qui leur avait tendu un piège pour aller sur le Zothique afin d’apporter de la chair fraîche à un nécromant, Thathmuor. La péniche est actuellement Quai d’Austerlitz.

Immédiatement, nous allons quai d’Austerlitz, à la péniche où, pour une raison que j’ignore, une main noire s’anime et prend la fuite, direction le métropolitain. Une course poursuite s’engage et nous voyons la main monter dans une rame de métro - nous nous y engageons également. Il n’y a pas grand monde dans la rame (une poignée de voyageurs) et la la main doit se cacher quelque part sous un siège... Alors que le métro suit son chemin le long des rails, la température se met à monter anormalement. Nous réalisons qu’il est possible qu’actuellement se ne soit plus une péniche qui apporte de la chair fraîche au Zothique mais une rame de métro. Je pris alors la décision d’utiliser la manette d’arrêt d’urgence, afin de stopper le convoi mortel. Nous sommes plongés dans le noir, les murs du métro rougeoient, une température infernale nous agresse. Nous perdons, tour à tour conscience. A notre réveil, les murs sont iridescents, l’inspecteur en chef, en plus de son problème d’audition, voit sa cavité auditive obstrué par des vers blancs. Pour ma part, c’est au niveau d’un gros furoncle au genou que se trouvent ces « charmantes » bestioles. Une infirmière présente dans la rame m’aide à sortir ces parasites. N’ayant pas perdu de vue mon objectif, je pars à la recherche de la main, que je retrouve encore plus flétrie ce qui ne m’empêche pas de lui planter dans la paume le couteau que j’avais pris dans la péniche et de la clouer sur place.

Nous ouvrons une porte du wagon et 3 zombies se présentent face à nous. Nous partons en courant pour nous retrouver, proche d’une sortie mais en compagnie d’une horde de zombies, momies et d’une goule qui disparaît de notre vue. Un carnage s’en suit pour les zombies et autres momies mais à la vue d’un vers blanc gargantuesque rampant dans notre direction Jousse perdit connaissance et le reste du groupe, solide psychologiquement, décide de choisir une autre sortie afin de nous retrouver à l’air libre.

Cependant quelle ne fut pas notre surprise que de voir que des cendres tombent sur Paris, le ciel est rougeâtre, de très nombreux cadavres jonchent le sol !

Accompagnés de l’infirmière rencontrée dans le métro (Mlle Edmonde Michelet), on se rend alors à la BMS sur mes conseils, afin de récupérer les œufs de pouvoir pour nous permettre de retourner chez nous car nous estimons être... ailleurs. Sur place, nous voyons que des immeubles entiers se sont effondrés. Le docteur Sabiani est présent mais nous tourne le dos et par crainte du sort qu’il avait bien pu subir, nous avons préféré ne pas nous occuper de lui, très probable mort qu’il était (ne réagissant à aucune de nos interpellations ou sollicitations).

Dans les sous-sols de la BMS, nous emportons avec nous, l’ensemble du contenu de la caisse référencée dans le dossier 63, dont le parchemin qui s’avère renfermer un rituel pour créer un vortex temporel lié à une évocation de Yog-Sothoth, au cours duquel le sacrifice de nombreuses personnes, de Pouvoir et l’utilisation des œufs sont nécessaires.

Nous nous armons du mieux possible et nous nous rendons à la station qui suivait celle où nous sommes descendus la première fois. Au fond d’un tunnel, un gros vers blanc nous fait face. L’inspecteur chef vide son chargeur mais rien ne semble y faire, si ce n’est qu’attisait la colère de ce monstre. Notre groupe tente de le contourner et je compris que le seul moyen de passer était de se sacrifier afin que ce vers d’un autre monde ne s’occupe pas de mes collègues. Je fus dans un premier temps projeté contre le mur puis attrapé et mis en morceaux méthodiquement et ce fut avec une lenteur et dans une douleur indescriptible que ma vie s’en fut.

Le reste du groupe traversa alors le tunnel, un des œufs de pouvoir éclata et ils se retrouvèrent dans un lieu où la température est chaude et où le paysage est fantastique. Le ciel était rouge-orangé, le soleil, qui avait doublé de taille, était d’une couleur rougeâtre. Le paysage n’avait plus rien de celui de la région parisienne, fait de collines garnies d’une végétation sèche et rabougrie par une température extrême. Au loin, château aux contours et à l’architecture cauchemardesque se dressent devant eux. Ils notent la présence d’une cohorte de zombies, dirigée par un cavalier sur un cheval cadavérique, à une distance d’un kilomètre de leur position actuelle et quatre squelettes empalés sur des pics, autour d’un bâtiment en ruine, gardé par quatre autres squelettes possédant des armes plus élaborées.

Nos agents lancèrent l’assaut sur les quatre premiers squelettes qui n’eurent pas le temps de réagir. Dans ce bâtiment en ruine se trouve un gros œuf. L’inspecteur chef décide alors de prononcer l’incantation à l’envers de manière à contrebalancer l’effet du premier sort et ainsi revenir à Paris. Cependant, rien ne se passe. La cohorte de 24 zombies se rapprochent des agents et ceux-ci ouvrent le feu de leurs armes automatiques, rejouant la bataille de Camerone. C’est à la dernière limite que le dernier zombie tombe sous le feu nourri de nos enquêteurs. Pourtant rien ne se passe, si ce n’est qu’un homme, très certainement Thathmuor, se présente à l’un des balcons du château. Il semble se lancer dans une incantation qui eut pour effet de faire apparaître une main squelettique gigantesque du sol, libérant de nouveaux squelettes.

Puis... Nous nous retrouvons brusquement dans les locaux de la BMS, de bon matin. Radio-Paris joue « Boum », la chanson de Charles Trenet, et le commissaire Laspalès, avec un air de déjà-vu fait irruption dans notre bureau pour nous demander d’enquêter sur la disparition d’une épicière, affaire relevée par le journal « Détective ».

Nous racontons toute l’histoire à notre commissaire principal qui n’en croit pas un mot. Nous sommes quittes à aller enquêter sur la disparition de cette épicière, qui a d’ailleurs été retrouvée par le commissaire Darielle, chez son amant... Nulle trace des évènements qui nous ont conduits à cette journée tragique.

En conclusion de cette affaire, nous pouvons dire que l’inspecteur Chef Artus de Laffère, les inspecteurs Gabriel Pierremont, Pierre-Henry Jousse et moi-même avons sauvé le monde d’un terrible et terrifiant avenir. La France peut dormir sur ces deux oreilles, nous sommes là pour protéger la Patrie

En conclusion de cette affaire, nous pouvons dire que l’inspecteur Chef Arthus de Laffère, les inspecteurs Gabriel Pierremont, Pierre-Henry Jousse et moi-même avons sauvé le monde d’un terrible et terrifiant avenir. La France peut dormir sur ces deux oreilles, nous sommes là pour protéger la Patrie.

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